LE SOUFFLE

Publié le par Angelique Bataille

  souffle de vie

"Depuis la nuit des temps, ce vent mystérieux, circulant dans l'univers, la force de la nature et souffle de vie animant la matière, interpella bon nombre de thésophes, philosophes et médecins de l'Orient comme de l'Occident antique.

 

LE SOUFFLE DANS LA TRADITION ABRAHAMIQUE DE LA CRÉATION

Dans les textes de la tradition abrahamique qui nous sont proches, il est dit que le souffle donne vie à la matière organique.

Au III°siècle avant JC, à Alexandrie, le Pentateuque, traduction en grec des cinq rouleaux de Torah juive, dit également Septante par les chrétiens et traduit de la même manière par 70 ou 72 traducteurs, évoque ainsi la création du monde. " Au commencement Dieu fit le ciel et la Terre. Or la Terre était invisible et inorganisée et l'obscurité était au-dessus de l'abîme et le souffle de Dieu était porté au dessus de l'eau." La Genèse, Beréshit, Les 6 jours de la création du monde verset 1. (...)

 

 

CONCEPTION DU SOUFFLE CHEZ LES GRECS, LES INDIENS ET LES CHINOIS

Dans la Grèce Antique, le médecin Hippocrate (460 à 377 avant JC), dit dans son "Traité des vents":

"... Si grand est le besoin du souffle pour tous les corps, que l'homme, qui, privé de tout aliment solide et liquide, pourrait vivre deux ou trois jours ou même davantage, mais périrait, si l'on interceptait les voies du souffle au corps, en brève portion de jour, tant la nécessité du souffle est prédominante..."

Ainsi l'Antiquité gréco-latine (du III°siècle avant JC au II° siècle après JC), les philosophes Stoïciens, considéraient l'air, à la fois comme énergie vitale et âme de l'univers, et permettant de relier l'homme aux forces cosmiques.

" Le souffle ou Pneuma est l'élément reliant l'homme à l'univers."

 

En Inde, dans le Rig-Veda, livre sacré de l'hindouisme, rédigé aux environs de 1800 avant JC, il est écrit:

" Le souffle est à la fois le souffle vital ou Prana, le souffle de vie, essence de l'âme Cosmique."

 

En Chine, aux environs du III° siècle avant notre ère, les Taoïstes, qui suivent la Voie du Juste Milieu et de la Vertu, attribuée à Lao-Tseu, considère que:

"Le souffle est à la fois énergie cosmique et énergie vitale, ou K'i, reliant l'homme à l'univers"

 

Ainsi, l'idée centrale du souffle, vent mystérieux circulant dans l'univers, empreint de l'âme cosmique, insufflant la vie à la matière organique et circulant dans le corps, relie les mondes hellénistiques, indien, chinois et certainement bon nombre d'autres civilisations.

 

 

LE CONTRÔLE DU SOUFFLE RECONNU COMME MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE

Bien avant la naissance de la philosophie du Tao-To-King, les chinois savaient contrôler le souffle. Outre l'inspiration et l'expiration, ils attachaient une grande importance à la rétention de l'air dans les poumons.

Pour les chinois, les indiens, cette rétention du souffle à poumons pleins, source de vitalité et force mentale, nous donne longue vie.

 

Pour le grecs de l'Antiquité, le contrôle de la respiration était un moyen de renouveler ses activités vitales par l'absorption de la partie spirituelle de l'air, le Pneuma, composé d'air et de feu, qui relie l'homme à l'esprit cosmique.

 

Les Indiens ont, eux élaboré des techniques respiratoires inégalables par leur richesse et leur diversité. Elles constituent d'ailleurs l'élément essentiel du yoga.

 

Pour ces trois anciennes civilisations, l'art de respirer consiste:


- à mettre son mental au repos et à évacuer toute pensée parasite pour relâcher la barrière des tensions psychiques et physiques.

- à inspirer lentement, tel un gourmet, en savourant l'essence naturelle du souffle.

- à le garder dans les poumons pour absorber intégralement son nectar puis,

- à expirer profondément et longuement pour bien évacuer les déchets cellulaires (gaz carboniques) d'une part, et d'autre part, d'envoyer le flux d'énergie (Prana) à travers tout le corps, pour augmenter la puissance.

 

Les indiens ont rajouté une quatrième étape qui est l'arrêt du souffle à poumons vides.

 

En régulant les grands rythmes de l'organisme (cardiaque, circulatoire, thermique), l'art de respirer est resté le premier remède, avant les plantes médecinales, les elixirs et les onguents."

 

Texte tiré du livre "Apprendre à respirer en 20 circonstances... "de Chistine Campagnac-Morette aux éditions Dauphin

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